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Les tarifs des complémentaires santé pour seniors s’envo...

Le 15/11/2023

Un couple de 60 ans bénéficiant d'un parrainage renforcé devrait débourser en moyenne plus de 250 euros par mois, soit plus de 3 000 euros par an. Une étude de Meilleurtaux Assurances constate une hausse de près de 5 % en un an.

Une étude menée par Meilleurtaux Assurances et publiée mardi met en évidence des hausses de prix importantes cette année, notamment chez les personnes âgées. Un couple de 60 ans bénéficiant d'une couverture renforcée devra désormais débourser en moyenne plus de 250 € par mois (soit 3 000 € par an) pour la couverture complémentaire. Cela représente une augmentation de près de 5 % en un an.

Selon l'étude comparative des assurances : « Si le budget de la santé en France prend une position croissante et particulièrement inflationniste chez les 55-60 ans, des prix exorbitants pourront parfois être atteints dans la tranche 60-70 ans. » Pour un couple plus âgé avec protection accrue, le prix moyen d'une complémentaire santé atteint plus de 300 euros par mois. Quant aux plus jeunes, si logiquement les prix n’y sont pour rien, alors ils continueront à augmenter également. Un jeune travailleur célibataire de 25 ans bénéficiant d'un parrainage classique gagne en moyenne 34 € par mois (soit une augmentation de 34 % en un an), tandis qu'un couple d'une trentaine d'années avec deux personnes à charge de 3 et 7 ans gagne 100 € par mois (soit une augmentation de 2,5 % ) des enfants, ainsi que le niveau classique garanti.

Varie considérablement selon les régions

Carine Milcent n'est pas surprise par la hausse des prix. Le directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) et professeur à l'École d'économie de Paris (PSE) justifie son propos en invoquant l'importance croissante des sociétés de secours mutuels dans la politique de remboursement des soins de santé. « Ces dernières années, l'assurance maladie complémentaire a joué un rôle de plus en plus important par rapport à l'assurance maladie obligatoire », explique l'économiste de la santé, citant notamment la réforme « 100 % santé » qui entre en vigueur en 2021. À mesure que le panier de santé s’élargit, les travailleurs complémentaires augmentent leurs niveaux de cotisation. "

Il faut comprendre que les données de l’étude Meilleurtaux Assurances (extraites des données internes collectées auprès de 900 000 tarifs en août 2023) sont une moyenne nationale. Car le prix de l’assurance maladie complémentaire varie selon les régions, note l’étude. Insurance Compare a noté que cela "peut être dû à une consommation de soins différentielle et à des surcoûts plus ou moins systématiques". « Selon les régions, les ratios de services infirmiers et de praticiens varient dans les secteurs 1, 2 ou 3 », confirme Carine Milcent.

Nous avons ainsi constaté que les régions Île-de-France et Estuaire du Rhône ont les mensualités les plus élevées. Au contraire, dans les trois départements d'Alsace-Moselle (Bas-Rhin, Haut-Rhin, Moselle), ils sont les plus faibles "compte tenu de la situation sanitaire spécifique des provinces de l'Est", précise l'étude. La région bénéficie de son propre système local, qui verse des remboursements complémentaires aux bénéficiaires en plus de ce qui est couvert par le système de sécurité sociale de base. Par exemple, pour un couple de 60 ans bénéficiant d'une garantie renforcée, les tarifs les plus élevés sont à Paris (285 € par mois, soit 6 % de plus qu'en 2022). Ensuite dans les Hauts-de-Seine (284 €, +8%), les Alpes-Maritimes (280 €, +9%), la Vallée de Marne (278 €, +6%) et Bouche-Rhône (278 €) €, +7 %). Dans les trois départements d'Alsace-Moselle, les prix sont tombés à moins de 200 euros par mois, malgré une hausse de 8 à 10 pour cent en un an.

Transfert de charge vers complémentaire

Et il est peu probable que la flambée des prix s’atténue à l’avenir. Pour 2024, "les premières prévisions laissent entrevoir de fortes revalorisations à venir, avec des indices compris entre 9% et 11%", indique l'étude. "Si ce mécanisme de communication entre l'assurance maladie obligatoire et l'assurance maladie complémentaire se poursuit, il faudra évidemment s'attendre à une augmentation des primes", confirme Carine Milcent.

C’est exactement l’objectif du gouvernement. "Il est prévu de déplacer les coûts de l'assurance maladie vers la complémentaire santé dans le cadre du déploiement du 100 % Santé", a précisé Samuel Bansard, président de Meilleurtaux Assurances. Au 1er janvier 2024, la gratuité restante pourrait effectivement être étendue à Les perruques et les fauteuils roulants, dans le cadre de cette réforme, lancée en 2021, ne concernent pour l'instant que l'optique, la dentisterie et la santé, ainsi que l'audiologie. Par ailleurs, la couverture des soins dentaires sera réduite et les primes d'assurance maladie passeront de 70 % à 60 % à partir du 1er octobre, faisant peser une charge supplémentaire de 500 millions d'euros sur les mutuelles tout au long de l'année.

À ces choix de politiques publiques s’ajoute l’évolution démographique en France qui fait grimper le prix de l’assurance complémentaire santé. «Le vieillissement de la population entraîne une augmentation de la proportion de personnes nécessitant des soins, ce qui entraîne une augmentation des primes des mutuelles», souligne Karin Milsent. Pour faire face aux dépenses directes, qui deviendront de plus en plus importantes à l'avenir, une idée qui revient souvent dans le débat public est la création d'un « bouclier de santé ». Cela a même été évoqué dans un rapport rendu public en janvier 2022 par le Haut Comité pour l’avenir de l’assurance maladie (HCAAM). « En principe, ce mécanisme consiste à limiter l’accumulation des restes à charge : à partir du point d’accumulation jusqu’à un certain niveau ou ‘plafond’, les frais médicaux sont pris en charge à 100 % par la sécurité sociale », explique l’agence indépendante. Pour l’heure, l’administration n’a pas examiné cette proposition.