Le ministre de la Santé François Braun a revu son objectif de déploiement du tiers payant en janvier dernier.

Les industriels réunis à l'Ordre des médecins ont rappelé qu'ils étaient indispensables dans ce projet. Ses paroles sont rares, mais la Société médicale a clairement décidé qu'il était temps de communiquer. 3AS regroupe les principaux opérateurs tiers de paiement français - Almerys, Actil (Apicil), Cetip (Cegedim), Korelio (Pro BTP) et Viamedis (Malakoff Humanis et Vyv) - créés en 2016 lorsque le projet gouvernemental menaçait leur survie. Le Conseil constitutionnel en a décidé autrement, mais sept ans plus tard, la force est de constater que la menace n'est pas totalement éliminée, alors que les pouvoirs publics semblent désireux d'avancer les frais, comme le soulignait le ministre de la Santé François Braun dans son dernier vœu en janvier. « Nous répondrons aux évolutions demandées par les pouvoirs publics. Des solutions existent, elles sont de nature industrielle et agréées par la Fédération des Professionnels de Santé et des Caisses d'Assurance Maladie, " il n'y a pas besoin d'inventer autre chose ", précise Jérôme de Directeur Associé d'Almerys. 

La complexité des programmes obligatoires

Par exemple, il n'est pas utile de considérer que l'assurance maladie prend en charge l'intégralité du coût de l'intervention d'un professionnel de la santé et transfère ensuite la part des droits à l'assurance maladie complémentaire. « Une administration plus intégrée entre assurance maladie obligatoire et complémentaire mettrait la pression sur le système, car l'organisation du régime obligatoire est par nature complexe et entraînerait de nombreux dénis. Elle limiterait le domaine du tiers payant à - notamment en matière de surdépenses – réduisant ainsi l'accès à l'amélioration des soins », écrit l'association 3AS, dont les adhérents gèrent aujourd'hui plus de 80 % du trafic des tiers – les tiers payants liés aux remboursements de la complémentaire santé.

Vérification des autorisations en ligne

« Nous sommes la clé. L'amélioration de l'accès aux soins nécessite l'intervention des opérateurs de tiers payant et des services qu'ils proposent », insiste Philippe Simon, président de l'association et directeur général adjoint des assurances de Cegedim, avant de faire le point sur la capacité d'adaptation du secteur : « Les opérateurs de tiers-paiement démontrent chaque jour leur réactivité dans l'intégration technologique et organisationnelle des évolutions, comme la maîtrise des droits en ligne, la ville et l'hôpital, le numérique ou le 100% santé. »

Pas assez de pub

Très concrètement, les membres du 3AS travaillent à la poursuite du développement du tiers payant pour couvrir des spécialités encore non couvertes. Les médecins et les dentistes en particulier restent très réticents au tiers payant, avec des taux d'utilisation de respectivement 20% et 25%, selon l'association 3AS. "C'est plus facile pour la jeune génération de l'utiliser, et les retours sont très positifs, notamment en termes de gain de temps sur les tâches administratives", note Jérôme de Mautort. "Les efforts pour favoriser le tiers payant auprès des professionnels de santé ne suffisent pas", ajoute Philippe Simon, avant de rappeler les résultats obtenus auprès des pharmaciens : "Plus de 99% des pharmacies mettent en place le tiers payant, et le taux de refus restant est d'environ 0,1% . »